Guinée: une tentative de coup d’État signalée à quelques heures de la présidentielle du 28 décembre 2025

À quelques heures de l’élection présidentielle du 28 décembre 2025, une tentative de coup d’État a été signalée dans la nuit du 27 décembre à Conakry, visant le régime de transition dirigé par le président Mamadi Doumbouya. Les forces armées assurent que la situation est désormais sous contrôle et appellent les citoyens au calme et à la participation au scrutin.

La Guinée s’est réveillée sous tension à la veille d’un scrutin présidentiel décisif. Le 27 décembre 2025, des échanges de tirs ont été entendus dans le quartier Sonfonia Africof, zone résidentielle du chef de l’État, plongeant les populations riveraines dans la peur et l’incertitude. Très vite, l’hypothèse d’une tentative de coup d’État a circulé, ravivant le souvenir du putsch du 17 septembre 2021 qui avait porté Mamadi Doumbouya au pouvoir.

Selon des sources concordantes, les forces spéciales chargées de la sécurité présidentielle ont tenu leurs positions jusqu’au petit matin face aux assaillants. L’intervention rapide des unités loyalistes aurait permis de reprendre le contrôle de la situation et de sécuriser les lieux stratégiques pour éviter une déstabilisation plus large de la capitale.

Joint par des médias locaux, le Directeur de l’Information et des Relations Publiques des Armées (DIRPA) s’est voulu rassurant. Sans livrer de détails précis sur le déroulement des faits, il a affirmé que l’ordre républicain n’a pas été menacé et que la situation sécuritaire est maîtrisée sur l’ensemble du territoire national.

Une présidentielle sous haute tension ?

« Il n’y a pas lieu de s’inquiéter ni de paniquer. Tout est rentré dans l’ordre », a déclaré le responsable militaire. Il a invité les citoyens à vaquer librement à leurs occupations et à se rendre aux urnes dans le calme. Un message destiné à contenir toute psychose à la veille d’un scrutin déjà très attendu.

Cette tentative de déstabilisation survient dans un contexte politique sensible. Arrivé au pouvoir à la suite d’un coup d’État, Mamadi Doumbouya avait initialement promis de rendre le pouvoir aux civils à l’issue de la transition. Quatre ans plus tard, sa candidature à la présidentielle du 28 décembre 2025 suscite des débats et des réserves au sein de la classe politique et de la société civile.

Depuis son accession à la tête de l’État, le président de la Transition a engagé plusieurs réformes, notamment dans le secteur minier, avec des décisions jugées fermes à l’égard des entreprises extractives. Ces choix ont permis, selon ses soutiens, de relancer la construction d’infrastructures routières et la mise en œuvre de chantiers structurants à travers le pays.

Toutefois, le processus électoral reste critiqué pour son manque d’inclusivité, marqué par l’absence de figures politiques majeures dans la compétition. Un point qui alimente les interrogations sur la crédibilité et la portée démocratique du scrutin.

Dans l’attente d’annonces officielles promises par les autorités, de nombreuses zones d’ombre subsistent autour des événements survenus à Sonfonia Africof. Les prochaines heures devraient permettre d’en savoir davantage sur les auteurs de cette tentative de coup d’État et sur ses implications pour l’avenir politique immédiat de la Guinée.