Bénin: arrestation de Chabi Yayi, fils de l’ex-président Boni Yayi à son domicile
Chabi Yayi, cadre de l’opposition béninoise et fils de l’ancien président Boni Yayi, a été arrêté dans la nuit du samedi 13 au dimanche 14 décembre 2025 à son domicile de Fidjrossè, à Cotonou, par les forces de sécurité, pour des motifs qui n’ont pas encore été officiellement communiqués. Cette interpellation survient dans un climat socio-politique tendu, marqué par un récent coup d’État déjoué contre le président Patrice Talon.
Chabi Yayi, fils de l’ex-président Boni Yayi n’est plus libre de ses mouvements. Il été arrêté à son domicile au quartier Fifjrossè dans la commune de Cotonou au petit matin de ce dimanche 14 décembre 2025 selon des informations confirmées par le parti d’opposition Les Démocrates.
Fils de l’ancien chef de l’État Boni Yayi, président du parti Les Démocrates, Chabi Yayi occupe également le poste de secrétaire exécutif du cadre de concertation des partis politiques de l’opposition et est secrétaire aux affaires extérieures du parti Les Démocrates. À l’heure où nous écrivons ces lignes, aucune communication officielle n’a permis de préciser les raisons exactes de son interpellation.
D’après plusieurs sources concordantes, une perquisition aurait été menée à son domicile dans la nuit par les forces de l’ordre, sans que le contenu ou les résultats de cette opération ne soient rendus publics. Le parti Les Démocrates dit suivre la situation de près.
Une série d’interpellations sur fond de crise politique
Chabi Yayi devient ainsi la deuxième personnalité politique interpellée en l’espace de moins de trois jours. Dans la matinée du vendredi 12 décembre 2025, Candide Azannaï, ancien ministre délégué chargé de la Défense nationale et président du parti Restaurer l’Espoir, avait été arrêté devant le siège de sa formation politique à Cotonou.
Placée en garde à vue, cette figure de l’opposition attend toujours sa présentation devant le procureur spécial de la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (CRIET). Selon les informations disponibles, il lui est reproché des faits qualifiés de « complot contre l’autorité de l’État » et d’« incitation à la rébellion ».
Ces arrestations successives interviennent dans un contexte particulièrement sensible. Le dimanche 7 décembre 2025, une tentative de coup d’État contre le président Patrice Talon a été déjouée. Un groupe restreint de militaires avait alors tenté de renverser le régime en place.
Les mutins avaient notamment attaqué le domicile du chef de l’État ainsi que ceux de plusieurs hauts gradés de l’armée. Ils avaient brièvement pris le contrôle de la télévision nationale où ils ont annoncé la chute du pouvoir avant d’être rapidement neutralisés par les forces loyalistes. Le mouvement était conduit par le lieutenant-colonel Pascal Tigri.
Alors que les enquêtes se poursuivent pour faire toute la lumière sur ce putsch manqué, l’interpellation de figures majeures de l’opposition soulève de nombreuses interrogations au sein de l’opinion publique.

